1.
La peinture à l'huile aujourd'hui présentée, "portrait de ma mère", (家æ��è¿ï¿½å�� - Gia Từ Cáºn Tượng), est l'un des tableaux les plus connus de Nguyá»ï¿½n Nam SÆ¡n.
Très tôt, Nam SÆ¡n a appris, de manière autodidacte, la technique de la peinture à l'huile.
À Hanoi, au début du XXème siècle, les "Ä�ấu xảo", les "foires" et les "expositions d’Arts Industriels et Agricoles", organisées par le gouvernement colonial, constituaient les manifestations les plus animées et firent de Hanoi le centre de l'activité culturelle.
Influencé par la technique européenne, Nam SÆ¡n est, dès lors, l’un des premiers vietnamiens à utiliser la peinture à l’huile [1].
Lors de la première rencontre avec Nam SÆ¡n, Victor Tardieu, reconnaissant la qualité de travail et la passion de ce jeune autodidacte prometteur, accepte de le guider sur le chemin des Beaux-arts. Cette rencontre inattendue, comme miraculeuse, fera naître une relation extraordinaire entre un disciple et un maître, et marquera un tournant décisif dans l'histoire de la culture et de l'art vietnamien. C’est ainsi, qu’en 1924, sera créée l'École Supérieure des Beaux-Arts de l'Indochine. Alors Nam SÆ¡n devient co-fondateur de cet École.
Le "portrait de ma mère" est une peinture à l’huile de grand caractère : il s'agit du portrait de Madame Nguyá»ï¿½n Thá»ï¿½ Lân, mère de l'artiste, assise hiératiquement sur une chaise. Elle porte une coiffe et une tenue bouddhiste traditionnelle, ornée de la "Médaille d’or" offerte par l’Empereur Bảo Ä�ại (sous la régence de Tôn Thất Hân), en 1927, gravée de quatre caractères "ç¯ï¿½è¡ï¿½å�¯å°ï¿½" (la vertu honorée par l’Empereur), en reconnaissance des sacrifices qu'elle fit pour la réussite de son fils. Autour de son cou un chapelet et sur ses genoux, un livre de prière. On y voit dans le coloris du fond et de la robe verte sombre possédant plusieurs nuances, l’influence de ses maîtres Victor Tardieu et Jean-Pierre Laurens. Le fond ocre donne l’effet d’une vieille peinture patinée par le temps. Il n’y a pas de tons éclatants, dans l’ensemble s'exprime la modération et le respect.
On peut lire en haut à droite, 家æ��è¿ï¿½å�� c’est-à-dire "portrait de ma mère".
En bas, à gauche, å��å�é�®å£½æ��ç�« que l’on peut traduire par "Le fils Nguyá»ï¿½n VÄ�n Thá»ï¿½ se prosterne en dessinant".
Cette double dimension cultuelle revendiquée par l’artiste non pas destiné au client, mais plus vraisemblablement à lui-même, est comme une profession de foi qu’il se devait d’exprimer. Il a conscience qu’il n’exécute pas un tableau comme un autre, qu’il s’inscrit dans une tradition formelle et conceptuelle ancienne. Anonyme aux yeux des amateurs français le portrait s’affirme pourtant comme celui de « [sa] mère », un anonymat relatif. Par ces inscriptions Nam SÆ¡n refuse de traiter sa mère comme un modèle ordinaire, comme un sujet parmi d’autres. D’ailleurs Nam SÆ¡n ne fonde pas son dessin sur une photographie préliminaire, sa mère pose vraiment pour lui, adoptant en cela la conception occidentale.
En bas à droite, "NGUYEN NAM SON, HANOI 1930".
Au dos, sur le chassi traversal, on peut lire sur une étiquette l'écriture à la main de Victor Tardieu.
2.
Nam SÆ¡n avait envoyé une photographie de cette œuvre à son maître Jean-Pierre Laurens qui lui adresse la critique suivante :
"…Dans votre bonne lettre vous m’exprimez de la gratitude pour les succès obtenus par vos derniers envois. Croyez bien qu’en cette circonstance vous ne deviez rien à mon intervention mais tout à la valeur de vos ouvrages. Continuez à travailler comme vous le faites avec cette volonté, avec cette modestie attentive que je vous connais… Votre œuvre m’a fait une excellente impression. Il y a dans les costumes et les attitudes humaines propres à votre pays un élément grave et réfléchi dont je vous sens pénétré. Il importe que vous vous mainteniez toujours dans cette expression et que vous ne perdiez jamais de vue ce qui fait la grandeur de l’Art de votre race. La belle image que vous m’avez envoyée en est une manifestation éminente. Je regarde attentivement la tête de cette femme et j’approfondis chaque jour davantage cette simplicité de moyens dans l’exécution. Il y a là beaucoup à apprendre. Sachons méditer un tel exemple…" [2]
À noter aussi en quels termes s’exprime la femme de Jean-Pierre Laurens dans une lettre envoyée à Nam SÆ¡n plus tard :
"J’ai vu le portrait de Madame votre Mère. C’est une très belle œuvre qui aurait certainement donné une grande satisfaction à mon cher mari. Elle frappe par la majesté de son aspect, la noblesse des volumes remarquablement équilibrés, la couleur. C’est une œuvre d’art. Je vous souhaite de poursuivre vos travaux dans cette voie et de continuer ainsi à faire honneur à votre Maître…" [3]
Ces appréciations émanent d’un connaisseur, car Madame Yvonne Diéterle (1882-1974) était elle-même sculpteur de talent. [4]
Nous livrons ici une analyse intéressante, écrite récemment par Nicolas Henri-Trá»ï¿½nh Ä�ức sur le "Portrait de ma mère" de Nguyá»ï¿½n Nam SÆ¡n, dans la Mémoire de Master 2, titrée "Mutations du portrait vietnamien 1874-1976" [5] :
"Dans le portrait de Nguyá»ï¿½n Thá»ï¿½ Lân, le livre est tenu à deux mains, flottant au-dessus de ses genoux. Ses doigts, magistralement représentés en un dessin élégant et puissant, pénètrent délicatement entre les pages du recueil. Couplé à l’expression vague du visage de la dame, le livre exprime l’instant méditatif dans lequel elle se trouve présentement.
C’est aussi un vêtement bouddhique que porte Nguyá»ï¿½n Thá»ï¿½ Lân, une robe longue aux manches amples dont le col se croise sur le buste. Le livre, le chapelet, la coiffe, la robe se répondent et forment un ensemble cohérent. Le portrait de Nguyá»ï¿½n Thá»ï¿½ Lân tient un discours non équivoque, l’éloge d’une pieuse et vénérable dame versée dans les lettres. [6]
[…] Toutefois il ne s’agit pas d’un portrait d’ancêtre à proprement parler. La peinture n’a pas été produite pour prendre part au système cultuel vietnamien mais dans un tout autre objectif, inimaginable pour les portraitistes d’autrefois. Nam SÆ¡n a peint ce portrait pour qu’il soit exposé à l’autre bout du globe, en France, où il doit démontrer le talent de son auteur et la qualité de la formation que celui-ci a reçu. C’est une œuvre d’art au sens occidental du terme. Mais le sujet, observé isolément de toutes considérations techniques ou connaissances historiques, appartient absolument à la tradition vietnamienne du portrait.
Nguyá»ï¿½n Thá»ï¿½ Lân pose frontalement, le visage offert à l’observateur, le regard légèrement détourné mais le visage inexpressif. L’ampleur de son vêtement remplit toute la largeur de la peinture. Le cadrage est proche mais respectueux, elle nous apparaît dans le détail mais nous sommes maintenus à bonne distance. Voilà une vision mise à jour du portrait d’ancêtre que Nam SÆ¡n n’accomplit pas pour le culte familial mais pour la promotion personnelle et collective de l’École des Beaux-Arts de Hanoï". [7]
3.
Dans le "Rapport concernant la participation de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine à l’Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931" de Victor Tardieu, alors Directeur de l'École des Beaux-Arts de l'Indochine, à la page 07, on peut lire :
"Parmi les œuvres des peintres nous citerons en premier lieu le Portrait de ma Mère de M. Nguyen Nam Son, le plus ancien élève du fondateur de l’École qui fut au début Moniteur et est actuellement professeur à l’École". [8]
Nombreux sont les échos retentissant dans les journaux de cette époque concernant cette œuvre de Nam SÆ¡n.
Léandre Vaillat dans Le Temps remarque :
"Accordons aussi un regard attentif au beau Portrait de ma mère par Nguyen Nam Son, le plus ancien élève de M. Tardieu ; celui-là est venu achever ses études à Paris, et il est retourné dans son pays. Intermédiaire désigné entre les professeurs et les élèves, il a rendu de tels services qu'on lui a confié l'enseignement tout entier du cours préparatoire". [9]
François Ranquet dans L'Art vivant :
"(les peintures)… ne sont-elles pas déjà des œuvres de maîtres, de même d'ailleurs que ce Portrait de ma Mère, grave et religeux de M. Nguyen Nam Son". [10]
4.
Après l'Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931, le "Portrait de ma mère" participe au Salon 1932, classé dans la section "peinture", sous le numéro 1804, aux archives de la Société des Artistes Français : "Le Salon 1932", page 90, et reproduite à la page 86.
Le journal Comœdia, le 04/3/1932 a publié une reproduction de ce tableau à la première page, avec un article d'Yvanhoé Rambosson louant :
"Je n'hésite pas à proclamer que M. Nam Son est un artiste d'une valeur certaine. Le portrait de sa mère en toilette rituelle est d'une justesse chromatique et d'une noblesse d'inspiration tout à fait remarquables". [11]
Thiébault Sisson écrit dans Le Temps : "Portrait de ma Mère du tonkinois Nguyen Nam Son, traité dans la manière des peintres japonais et chinois et dans un sentiment d'exquise piété". [12]
Sous la direction de Denis Etcheverry, le jury du Salon 1932 a voté le 13/5/1932, le "Portrait de ma mère" qui a obtenu la Médaille d’Argent du Salon des Artistes français. [13]
Les œuvres de Nam Son, co-fondateur de l'École des Beaux-Arts de l'Indochine, sont extrêmement rares. Elles font partie des créations les plus recherchées par les collectionneurs.
Pour la première fois, un chef d'œuvre de Nam SÆ¡n est mis aux enchères. Travail remarquable, ce tableau a un grand caractère, tant au point de vue technique que par l'aspect historique de la peinture vietnamienne qu’elle représente. "Portrait de ma mère " mérite de figurer dans les plus grandes collections ou musées mondiaux.
Hanoi, le 26 Mars 2023
NGÔ Kim-Khôi
Chercheur indépendant en art vietnamien.
[1] Avant Nguyá»ï¿½n Nam SÆ¡n, on peut constater que l'une des premières huiles sur toile indochinoise est l’œuvre d’un artiste de Huế, Lê VÄ�n Miến (1873-1943), né à Nghá»ï¿½ An, fils de Mandarin, envoyé à Paris en 1892 par la Cour d’Annam et le Gouvernement Colonial pour étudier à l’École Coloniale et à l’École des Beaux-Arts, sous la direction du professeur Jean-Léon Jérôme (1824-1904). Retour au Viá»ï¿½t Nam en 1895, il a décoré semble-t-il le Palais Impérial. Lê VÄ�n Miến reste cependant un cas isolé et ne fait pas d’école. De ses œuvres ne reste que "Le portrait du bachelier" (60cm x 49cm, 1896), ou les deux "Portraits de M. et Mme. Nguyá»ï¿½n Khoa Luáºn" (circa 1900)…
[2] Lettre de Jean-Pierre Laurens à Nam SÆ¡n, le 29 juin 1931. (Archives Nam SÆ¡n).
[3] Lettre d'Yvonne Diéterle à Nam SÆ¡n, le 03 juin 1932. (Archives Nam SÆ¡n).
[4] A.N Beun, "Rénovation de l'art vietnamien", Orient-Occident, la revue française d'esprit mondial, n° 5, novembre 1952.
[5] L'année 2018-2019 de la Lettres Sorbonne Université, Paris, sous la direction de M. le professeur Antoine GOURNAY.
[6] Nicolas Henri-Trá»ï¿½nh Ä�ức, op.cit, trang 50-52.
[8] Fonds "Victor Tardieu", Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), Paris, N° 125.
[9] "À l'Exposition Coloniale, la pagode d'Angkor", Le Temps, le 30/7/1931, page 03.
[10] François Ranquet, "l'Art en Indochine", Août 1931, page 388.
[11] Yvanhoé Rambosson, "L’art en indochine, le peintre Victor Tardieu provoque un renouveau de l’art extrême-oriental", Comœdia, le 04/3/1932, page 01.
[12] Thiébault Sisson, Le Salon des Artistes français 1932, le Temps, le 29/4/1932, page 04.
[13] Suite des récompenses des Artistes français, Comœdia, le 17/5/1932, page 02. À la Société des Artistes français, La Dépêche, le 15/5/1932, page 02. Journal Excelsior, le 15/5/1932, page 02. Le vote des médailles, Le Temps, le 15/5/1932, page 04. Nouvelles artistiques, La Liberté, le 21/5/1932, page 02. Société des Artistes français, Le Journal, le 23/5/1932, page 04. Au salon des Artistes français, L'Avenir du Tonkin, le 01/6/1932, page 02. Mấy nhà Viá»ï¿½t Nam Ä�ược ân thÆ°á»ï¿½ng, Hà Thành ngá»ï¿½ báo, n° 1425, le 02/6/1932, page 04. Eydoux, Une rénovation de l'art annamite, Dépêche Coloniale, le 17/6/0932, page 01. Hà Thành ngá»ï¿½ báo, n° 1425, le 02/6/1932. Tha SÆ¡n, Các sứ thần má»ï¿½i của nÆ°á»ï¿½c Nam, Hà Thành ngá»ï¿½ báo, n° 1486, le 13/8/1932.
Chân dung Mẹ tôi
1.
"Chân dung Mẹ tôi" là má»ï¿½t trong những tác phẩm ná»ï¿½i tiếng nhất của há»ï¿½a sÄ© Nguyá»ï¿½n Nam SÆ¡n.
Nam SÆ¡n tá»± há»ï¿½c sÆ¡n dầu rất sá»ï¿½m. Tại Hà Ná»ï¿½i vào Ä�ầu thế ká»· XX, những cuá»ï¿½c Ä�ấu xảo (há»ï¿½i chợ) Ä�ược tá»ï¿½ chức, là những sá»± kiá»ï¿½n làm ná»ï¿½i báºt Ä�á»ï¿½i sá»ï¿½ng vÄ�n hóa và nghá»ï¿½ thuáºt.
Nam SÆ¡n tham gia triá»ï¿½n lãm, những tấm tranh sÆ¡n dầu "Nhà nho xứ Bắc", "TÄ©nh váºt" của Nam SÆ¡n Ä�ã làm ông trá»ï¿½ thành má»ï¿½t trong những ngÆ°á»ï¿½i vẽ tranh sÆ¡n dầu Ä�ầu tiên của nÆ°á»ï¿½c Viá»ï¿½t Nam [1].
Chính vì nháºn thấy kỹ thuáºt vẽ sÆ¡n dầu tuy tá»± há»ï¿½c nhÆ°ng có rất nhiá»ï¿½u triá»ï¿½n vá»ï¿½ng này, trong cuá»ï¿½c gặp gỡ Ä�ầu tiên vá»ï¿½i Nam SÆ¡n, Victor Tardieu Ä�ã quyết Ä�á»ï¿½nh chấp nháºn hÆ°á»ï¿½ng dẫn chàng trai trẻ Ä�ầy Ä�am mê ấy vào con Ä�ưá»ï¿½ng nghá»ï¿½ thuáºt. Cuá»ï¿½c hạnh ngá»ï¿½ bất ngá»ï¿½ và kỳ diá»ï¿½u Ä�ó Ä�ã Ä�ưa há»ï¿½i há»ï¿½a Viá»ï¿½t Nam, vá»ï¿½n dÄ© có nhiá»ï¿½u ảnh hÆ°á»ï¿½ng Trung Hoa, vào má»ï¿½t bÆ°á»ï¿½c ngoặc lá»ï¿½ch sá», và láºp ra má»ï¿½t ná»ï¿½n móng nghá»ï¿½ thuáºt Viá»ï¿½t Nam hoàn toàn má»ï¿½i lạ mà sau này tiếng tÄ�m Ä�ã lừng lẫy khắp hoàn cầu : Sá»± thành láºp TrÆ°á»ï¿½ng Cao Ä�ẳng Mỹ thuáºt Ä�ông DÆ°Æ¡ng nÄ�m 1924.
Bức tranh sÆ¡n dầu Ä�ặc sắc "Chân dung Mẹ tôi" vẽ cụ Nguyá»ï¿½n Thá»ï¿½ Lân, mẹ Nam SÆ¡n, ngá»ï¿½i má»ï¿½t cách uy nghi trên ghế. Bà Ä�á»ï¿½i mÅ© khÄ�n và khoác áo theo Pháºt giáo truyá»ï¿½n thá»ï¿½ng. Quanh cá»ï¿½ là chuá»ï¿½i tràng hạt, ngá»±c Ä�eo Kim Khánh "Tiết hạnh khả phong" (ç¯ï¿½è¡ï¿½å�¯å°ï¿½), do Bảo Ä�ại ban nÄ�m 1927 (dÆ°á»ï¿½i thá»ï¿½i Phụ chính Ä�ại thần Tôn Thất Hân), trên gá»ï¿½i tay cầm quyá»ï¿½n kinh. Nhìn chung, không có màu sắc rá»±c rỡ, tất cả hiá»ï¿½n lên nét dè dặt, chừng má»±c, trang nghiêm. Ná»ï¿½n tranh màu vàng Ä�ất, vá»ï¿½i nhiá»ï¿½u sắc thái, cho chúng ta cảm tÆ°á»ï¿½ng Ä�ó là má»ï¿½t bức tranh Ä�ã cÅ©, cá»ï¿½ kính vá»ï¿½i thá»ï¿½i gian.
Áo của Bà Ä�ược vẽ vá»ï¿½i nhiá»ï¿½u sắc xanh khác nhau, trên cùng má»ï¿½t gam màu, hiá»ï¿½n rõ nét sÆ¡n dầu, phÆ°Æ¡ng pháp Tây phÆ°Æ¡ng, ảnh hÆ°á»ï¿½ng của hai ngÆ°á»ï¿½i thầy của mình là Victor Tardieu và Jean-Pierre Laurens, nhÆ°ng bá»ï¿½ cục của tranh hoàn toàn có nét Ä�ông phÆ°Æ¡ng, theo phong cách tranh thá»ï¿½.
Trên tranh, chúng ta Ä�á»ï¿½c Ä�ược :
- Bên phải, phía trên, 家æ��è¿ï¿½å�� - Gia Từ Cáºn Tượng, viết theo chữ Hán cá»ï¿½, có nghÄ©a là "chân dung gần Ä�ây của mẹ tôi". (Cha gá»ï¿½i là "nghiêm" å�´, mẹ gá»ï¿½i là "từ" æ��)
- Bên trái, phía dÆ°á»ï¿½i å��å�é�®æ��壽æ��ç�« - Nam Tá» Nguyá»ï¿½n VÄ�n Thá»ï¿½ Bái Há»ï¿½a, nghÄ©a là "con trai Nguyá»ï¿½n VÄ�n Thá»ï¿½ lạy phục xuá»ï¿½ng vẽ".
Lạy phục á»ï¿½ Ä�ây theo nghÄ©a cung kính.
Lẽ ra, "con trai" phải viết là ç�·å�, nhÆ°ng ông có biá»ï¿½t hiá»ï¿½u là Nam SÆ¡n (å��山), hai chữ å�� và ç�· Ä�á»ï¿½u Ä�á»ï¿½c là "Nam", hoặc là ông quen tay viết chữ å��trong biá»ï¿½t hiá»ï¿½u của mình, hoặc phải hiá»ï¿½u là "con trai hiá»ï¿½u là Nam, tên Nguyá»ï¿½n VÄ�n Thá»ï¿½, lạy phục xuá»ï¿½ng vẽ".
- Bên phải, phía dÆ°á»ï¿½i : "Nguyá»ï¿½n Nam SÆ¡n, Hà Ná»ï¿½i, 1930".
- Phía sau lÆ°ng, trên thanh khung nằm ngang, dán má»ï¿½t nhãn bằng giấy, trên Ä�ó là những thông tin dành cho triá»ï¿½n lãm 1932 do chính tay Victor Tardieu viết.
2.
TrÆ°á»ï¿½c Ä�ó không lâu, Nam SÆ¡n Ä�ã gá»i má»ï¿½t tấm ảnh chụp bức tranh "Chân dung Mẹ tôi" cho thầy Jean-Pierre Laurens của mình tại Paris Ä�á»ï¿½ xin ý kiến. Ngày 29/6/1931, ông nháºn Ä�ược những lá»ï¿½i phê bình nhÆ° sau sau :
"Trong thÆ° vừa rá»ï¿½i anh bày tá»ï¿½ lòng biết Æ¡n Ä�á»ï¿½i vá»ï¿½i tôi vá»ï¿½ những thành công có Ä�ược. Hãy tin rằng, anh không có bá»ï¿½n pháºn gì vá»ï¿½ sá»± giáo dục của tôi, chính tác phẩm của anh tá»± nó Ä�ã biá»ï¿½u lá»ï¿½ giá trá»ï¿½. Hãy tiếp tục sáng tác nhÆ° anh vẫn làm, vá»ï¿½i cùng má»ï¿½t ý chí, và vá»ï¿½i sá»± khiêm tá»ï¿½n chu Ä�áo của anh mà tôi vẫn biết... Tác phẩm của anh Ä�ã gây cho tôi má»ï¿½t ấn tượng tuyá»ï¿½t vá»ï¿½i. Trong tranh, từ trang phục và phong thái Ä�ặc biá»ï¿½t của con ngÆ°á»ï¿½i tại Ä�ất nÆ°á»ï¿½c anh, tôi có cảm giác trong táºn cùng tâm há»ï¿½n anh toát ra má»ï¿½t khái niá»ï¿½m mỹ thuáºt nghiêm trang và trầm lắng. Ä�iá»ï¿½u quan trá»ï¿½ng là anh nên luôn giữ vững phong cách thá»ï¿½ hiá»ï¿½n này và không bao giá»ï¿½ Ä�ánh mất những Ä�iá»ï¿½u Ä�ã làm nên sá»± vÄ© Ä�ại trong ná»ï¿½n Nghá»ï¿½ thuáºt của dân tá»ï¿½c mình. Hình ảnh mà anh gá»i cho tôi là má»ï¿½t biá»ï¿½u hiá»ï¿½n tuyá»ï¿½t vá»ï¿½i chứng minh cho Ä�iá»ï¿½u ấy. Tôi Ä�ã chÄ�m chú quan sát ngÆ°á»ï¿½i phụ nữ này và má»ï¿½i ngày tôi lắng sâu hÆ¡n vào Ä�ưá»ï¿½ng nét Ä�ơn giản của phong cách sáng tác. Có rất nhiá»ï¿½u thứ Ä�á»ï¿½ há»ï¿½c á»ï¿½ Ä�ây. Biết trầm tÆ° mặc tÆ°á»ï¿½ng vá»ï¿½ má»ï¿½t tác phẩm nhÆ° váºy, tháºt là…" [2]
Than ôi, cái chết Ä�á»ï¿½t ngá»ï¿½t Ä�ã cÆ°á»ï¿½p Ä�i sinh má»ï¿½nh của viá»ï¿½n sÄ© Jean-Pierre Laurens trÆ°á»ï¿½c khi ông có thá»ï¿½ Ä�ến Salon 1932 Ä�á»ï¿½ chiêm ngưỡng bức tranh sÆ¡n dầu của ngÆ°á»ï¿½i há»ï¿½c trò. NhÆ°ng sứ má»ï¿½nh này Ä�ã Ä�ược vợ ông thá»±c hành, và Ä�ây là những cảm nháºn của bà thá»ï¿½ hiá»ï¿½n trong bức thÆ° gá»i Nam SÆ¡n :
"... Tôi Ä�ã xem bức chân dung bà Mẹ của anh. Ä�ó là má»ï¿½t tác phẩm tuyá»ï¿½t Ä�ẹp, chắc chắn sẽ Ä�em lại sá»± hài lòng lá»ï¿½n cho ngÆ°á»ï¿½i chá»ï¿½ng thân yêu của tôi. Bức tranh gây ấn tượng bá»ï¿½i vẻ bá»ï¿½ ngoài uy nghiêm, sá»± quý phái của các hình khá»ï¿½i, màu sắc cân Ä�á»ï¿½i rõ rá»ï¿½t. Ä�ó là má»ï¿½t tác phẩm nghá»ï¿½ thuáºt. Tôi cầu mong anh tiếp tục sáng tác theo phong cách này Ä�á»ï¿½ tiếp tục tôn vinh ngÆ°á»ï¿½i Thầy của mình... " [3]
Nên biết rằng những lá»ï¿½i tán thÆ°á»ï¿½ng diá»ï¿½m lá»ï¿½ này Ä�ến từ má»ï¿½t ngÆ°á»ï¿½i chuyên môn và sành Ä�iá»ï¿½u, bá»ï¿½i vì bà Yvonne Diéterle là má»ï¿½t nhà Ä�iêu khắc tài nÄ�ng. [4]
Gần Ä�ây, Nicolas Henri-Trá»ï¿½nh Ä�ức Ä�ã có dá»± Ä�á»ï¿½nh trình Luáºn án Thạc sÄ© vá»ï¿½i nhan Ä�á»ï¿½ "Những biến Ä�á»ï¿½i trong nghá»ï¿½ thuáºt chân dung Viá»ï¿½t Nam, 1874-1976" [5], Ä�ã có những phân tích rất thú vá»ï¿½ vá»ï¿½ bức "Chân dung Mẹ tôi" của Nguyá»ï¿½n Nam SÆ¡n, xứng Ä�áng Ä�á»ï¿½ chúng ta ghi nháºn :
[…] Chân dung vẽ bà Nguyá»ï¿½n Thá»ï¿½ Lân Ä�ược diá»ï¿½n tả trang trá»ï¿½ng và mạnh mẽ. Trong tranh chúng ta thấy cuá»ï¿½n kinh Ä�ược bà cầm bằng hai tay, nhẹ nhàng Ä�ặt trên Ä�ầu gá»ï¿½i. Các ngón tay thá»ï¿½ hiá»ï¿½n má»ï¿½t cách thần tình, tinh tế len vào giữa những trang sách. Song song vá»ï¿½i biá»ï¿½u hiá»ï¿½n trầm tÆ° của khuôn mặt, cuá»ï¿½n sách chứng minh khoảnh khắc thiá»ï¿½n Ä�á»ï¿½nh mà bà Nguyá»ï¿½n Thá»ï¿½ Lân Ä�ang trải qua. Hình ảnh này dÆ°á»ï¿½ng nhÆ° muá»ï¿½n cho chúng ta hiá»ï¿½u rằng trong khi Ä�ang Ä�á»ï¿½c dá»ï¿½ dang, bà Ä�ã khép kinh sách giữa những ngón tay, Ä�á»ï¿½ mặc tÆ°á»ï¿½ng vá»ï¿½ má»ï¿½t vài Ä�ạo lý mà bà vừa cảm nháºn.
[…] Bà Nguyá»ï¿½n Thá»ï¿½ Lân mặc má»ï¿½t chiếc áo tràng vá»ï¿½i tay rá»ï¿½ng, cá»ï¿½ áo chéo trên ngá»±c. Cuá»ï¿½n kinh, chuá»ï¿½i tràng hạt, mÅ© Ä�á»ï¿½i Ä�ầu, áo tràng hòa hợp vá»ï¿½i nhau và tạo thành má»ï¿½t tá»ï¿½ng thá»ï¿½ mạch lạc. Chân dung vẽ bà là má»ï¿½t tuyên ngôn dứt khoát, ca tụng má»ï¿½t ngÆ°á»ï¿½i phụ nữ sùng Ä�ạo và Ä�áng kính. [6]
[…] Tuy nhiên, nói má»ï¿½t cách nghiêm túc Ä�ây không phải là má»ï¿½t bức chân dung dùng Ä�á»ï¿½ thá»ï¿½, mà nó Ä�ược sáng tác vì má»ï¿½t mục Ä�ích hoàn toàn khác. Nam SÆ¡n Ä�ã vẽ bức chân dung này Ä�á»ï¿½ trÆ°ng bày á»ï¿½ phía bên kia quả Ä�á»ï¿½a cầu, tại Pháp, nÆ¡i mà tranh phải chứng minh tài nÄ�ng và chất lượng Ä�ào tạo của tác giả. Ä�ây là má»ï¿½t tác phẩm nghá»ï¿½ thuáºt theo Ä�á»ï¿½nh nghÄ©a của phÆ°Æ¡ng Tây. Nam SÆ¡n không thá»±c hiá»ï¿½n cho viá&ra